L’ensemble du territoire vit, ces derniers jours, un épisode météorologique à la fois attendu et rare. Après des semaines de fournaise, la capitale et les régions de l’intérieur ont vu tomber la pluie, brève mais significative, venant rompre la monotonie du ciel plombé.
À Djibouti-Ville, une fine averse s’est abattue hier matin, surprenant les passants, rafraîchissant l’air saturé de poussière… avant qu’un vent puissant ne balaie les nuages dès l’après-midi. Mais c’est surtout dans l’intérieur du pays que l’eau du ciel s’est fait plus généreuse.
À Dikhil, des averses orageuses ont lessivé les plaines arides, redonnant de la vigueur aux pâturages. À Arta, la pluie est tombée en fin de journée, apportant un souffle de fraîcheur à ses hauteurs déjà réputées pour leur climat plus doux.
Plus au nord, à Tadjourah et jusqu’à Obock, le ciel s’est assombri vendredi, libérant par endroits des orages éclatants qui ont rempli brièvement les oueds asséchés. Même Ali-Sabieh, au sud, a connu des précipitations isolées, accueillies avec soulagement par les éleveurs.
Pourtant, ce répit n’a été qu’une parenthèse. Dès le samedi, le soleil a repris son trône, implacable. Le mercure grimpe de nouveau entre 36 et 41 degrés, imposant sa loi de feu et rappelant à chacun la rigueur du climat djiboutien. Ici, chaque goutte de pluie est un événement : elle apaise les corps, elle nourrit les terres, elle efface un instant la poussière des routes, mais elle s’évapore vite, happée par le souffle brûlant du désert.
Dans un pays où la pluviométrie annuelle dépasse rarement quelques dizaines de millimètres, chaque averse devient un signe, presque un symbole. Elle incarne l’espoir fragile d’une terre en quête d’équilibre, où sécheresse persistante et pluies soudaines se succèdent sans transition.
Djibouti vit au rythme de cette alternance fragile : une pluie éphémère dans ses villes et ses régions de l’intérieur, puis l’éternel retour de la chaleur. Une réalité météorologique, mais aussi un défi pour l’avenir.